dimanche 19 janvier 2014

Où vont nos déchets ?

Aujourd'hui, vous vous êtes levé, vous avez petit-déjeuner ce matin, puis vous êtes allé travailler. Jusque là, rien de plus normal. Il y a un geste que vous avez fait plusieurs fois sans vous en rendre compte, un geste normal et anodin de notre quotidien : ouvrir la poubelle (ou le tiroir-poubelle) et vous y avez jeté quelque chose. Mieux encore, vous avez peut-être déposé le sac poubelle dans le local destiné, dans le bac destiné (parce que vous triez n'est-ce pas ?) et puis vous êtes parti et votre journée s'est déroulée comme d'habitude, vous n'y avez pas repensé. C'est tellement simple de se débarrasser de ce dont on ne veut pas, surtout les déchets, ça pue et c'est sale ! Mais après ils vont où ? 

Aujourd'hui, la plupart d'entre nous achètent son alimentation et ne la produit pas (plus ?), on se rend dans des magasins, on achète ce qu'on veut, on se nourrit, on jète à un endroit et quelqu'un vient le chercher. On ne se pose pas forcément la question "du pourquoi, du où et du comment" et pourtant on devrait... Parce que les déchets c'est en moyenne 1,29 kg/jour/personne en France aujourd'hui, à comparer avec 0,54kg/jour/personne en France en moyenne en 1960. 
Forcément il faut en faire quelque chose, rien qu'en France, à l'année et par habitant, ça donne 354kg.

Une fois que vous avez jeté votre sac poubelle dans le bac destiné, un camion vient le récupérer, là commence la gestion des déchets ou la rudologie (hé oui, il y a même un nom spécial pour ça). Ensuite, ils sont acheminés dans des usines où ils sont à nouveau triés (d'où l'importance de faire son tri chez soi, ça facilite le travail des autres et on est sûr que notre bout de papier pourra être recyclé --> petit rappel du tri en fin d'article) en fonction de leur composition. Si c'est du verre, du carton, du papier, des végétaux, des canettes ou des boites de conserves etc. Ensuite, selon l'entreprise, la région ou le pays et le type de déchets, plusieurs choix sont possibles. On trouve l'incinération, les décharges, le compostage, le recyclage, et enfin la pyrolyse et gazéification (déchets chauffés à très haute température avec peu d'oxygène, cela permet de récupérer de l'énergie sous forme gazeuse ou liquide).

Avec cette introduction sur nos déchets, je souhaite surtout vous parler des montagnes de déchets :

Parfois les déchets sont enfouis et on en récupère le gaz qui s'échappe de la fermentation (le méthane ou CH4 qui est aussi un gaz à effet de serre) pour l'utiliser. Parfois aussi les déchets ne sont pas enterrés mais laissé sur des terrains vagues et peu à peu, ça forme un "montagne de déchets". 

Les conséquences sur l'environnement sont importantes, cela pollue les nappes phréatiques donc l'eau qu'on boit. L'air aussi est contaminé par les gaz qui résulte de la fermentation des déchets. Des maladies respiratoires, des cancers touchent la population environnante à ces montagnes.

Mais parfois, tous ces déchets se "tassent" et crée un nouveau sol sur lequel on construit (en général bidonvilles ou quartiers pauvres). Sauf que les déchets sont bel et bien là, juste en dessous. Ils continuent à fermenter, à produire du méthane. Ainsi des "poches de méthane" se forment et peuvent exploser à tout moment !! 

Peut-être avez-vous entendu parler de ces montagnes à l'étranger, notamment dans les pays émergents comme au Liban avec la montagne de déchets de Saïda, une ville au sud de Beyrouth ou même en Australie, en Chine.

 Ici à Saïda, au Liban

Mais on en trouve aussi en France comme à Limeil-Brévannes (Val de Marne) ou à Villeneuve-Loubet (PACA), forcément, elles sont un peu moins connues ... 


Voici la bande-annonce d'un film qui dénonce ces "montagnes". Réalisé par Martin Esposito, Super Trash nous montre l'envers du décor, les dessous de toute cette industrie qui fabrique, fabrique fabrique et qui n'arrive plus à gérer l'après-consommation (ou parfois même pas de consommation). 

Je vous laisse regarder la bande-annonce ... et le film si vous en avez "envie" ! 

Ça donne plus que des frissons, ça donne envie de vomir mais c'est bien le résultat de notre société que nous voyons là. 

Que pouvons-nous faire ? 
Trier ses déchets, on ne cessera pas de le répéter. Si vous pouvez, faites un compost; vous participerez vous même à la valorisation de vos déchets en les réutilisant pour le jardin. Faites des achats réfléchis, privilégiez les emballages en verre au lieu de plastique (bouteille de jus de fruits etc.), évitez les aliments emballés plusieurs fois. Utilisez des piles rechargeables ou contenants réutilisables (savon, sucre). Utilisez votre sac de course ou cabas au lieu de prendre des sacs en plastique. Pour plus de conseils :-)

Parlez en autour de vous comme toujours, aidez à la conscience collective.

Petit rappel du tri : 

- Poubelle ménagère : viandes, poissons, fruits et légumes si vous ne faites pas de compost, barquettes polystyrènes, pots de yaourts, couches, sacs en plastiques et suremballages (comme avec les bouteilles d'eau) etc.

- Conteneur verre : (par les collectivités), recyclé pour faire des nouvelles bouteilles.

- Conteneur jaune : bouteilles plastiques colorées ou transparentes, revues, journaux, feuilles de papier colorées ou blanche, cartonettes d'emballages, briques alimentaires etc.


lundi 13 janvier 2014

La suite du vote contre le chalutage profond

Après une petite pause, je reviens sur le vote contre le chalutage profond. 

Comme vous le savez, le chalutage profond a été accepté après le vote du 10 décembre. Il y avait 16 votes de plus contre l'interdiction (donc pour le chalutage) mais il y a eu un gros malentendu au moment du vote, le 10 décembre.


Voilà ce que ça donne (image de la campagne de Bloom)
Explication : le vote a eu lieu le 10 décembre dernier, l'interdiction du chalutage profond a été rejeté à 16 voix d'écart. Le chalutage profond a donc été accepté ! MAIS il y a eu correction du vote, 20 votes ont été changé, 18 en faveur de l'interdiction, et 2 contre l'interdiction du chalutage. Les partisans de l'interdiction du chalutage profond auraient donc dû gagner 343 votes contre 330. Mais aucun moyen de changer le vote officiel une fois qu'il est fait ! 

Les corrections de vote peuvent arriver quand des erreurs électroniques se produisent ou lorsque que des députés se rendent compte qu'ils se sont trompés mais aussi parce que le vote était un mardi matin, les députés n'ont pas eu le temps de comprendre correctement l'ampleur et l'importance du vote car certains venaient tout juste d'arriver sur le lieu du vote. 

C'est ici que ça se complique : tout d'abord, il fallait rejeter le 1er amendement pour pouvoir se prononcer sur l'interdiction ou non du chalutage profond. Si ce 1er amendement était adopté, il faisait tomber les autres amendements et empêchait ainsi de se prononcer vraiment sur le sujet du chalutage profond. De ce fait, de nombreux députés ont accepté l'amendement au lieu de le refuser.

Le procédé 
Vocabulaire :  
- crawler : chalutier
- door et flost : porte et bouée
- rollers : cylindre ou galet
- belly : ventre ou centre du filet 
- codend : arrière du filet 

Ainsi après correction, 343 députés ont rejeté l'amendement (et donc voté en faveur de l'interdiction du chalutage), 330 l'ont adopté et 15 se sont abstenus. 

Comme il y a toujours un blocage de la part de la France (nos représentants...) au niveau du Conseil des ministres européens, les français ont pris la chose en main. Les marques Casino et Carrefour ont annoncé qu'elles arrêtaient de vendre des poissons issu du chalutage profond en 2014. Une pétition a aussi été lancée pour demander aux enseignes qui vendent des poissons des profondeurs d'arrêter également (Intermarché, Auchan, Leclerc, Super U etc.)

Les espèces en danger 
Que faire ? Vous pouvez signer la pétition de Bloom adressé à François Hollande ici, vous pouvez également ne plus acheter de poissons issu du chalutage profond (les plus connus sont : le sabre noir, la linge bleu, le siki, les sébastes, la saumonette, le grenadier, l'empereur, le flétan du Groenland et le hoki) ou même boycotté les supermarchés qui participent au chalutage. Vous pouvez voir le documentaire réalisé par Arte qui est visible ici en replay jusqu'au mardi 14 et qui repassera le 16 janvier à 9h sur Arte et qui sera à nouveau en replay durant une semaine ! Et surtout parlez en autour de vous, faites circuler l'information ! 

Enfin pour plus renseignements sur le sujet : le site de Bloom bien sûr et la page Facebook qui nous tient au courant régulièrement de l'activité de l'association.

On continue ! 

*Suzy*