vendredi 15 février 2013

Un poème ...


Un arbre en ma mémoire

Un arbre unique et solitaire fait offrande de ses ramures au ciel incandescent. Nul ne sait par 
quel stratagème il a , dès son enfance, échappé à la main prédatrice de l’homme armé de fer, à 
la dent avide de l’animal famélique, à la rareté de l’eau et au dard du soleil plus que nulle part 
au sommet de son ardeur. Alentour est le désert infini submergé de silence séculaire parfois 
troublé par la rumeur lointaine de troupeaux évanescents allant sur les dunes et les immenses 
plateaux ensemencés de rocailles. 
Ici, l’espace et le temps sont confondus l’un par l’autre tenus, et n’ont d’autre mesure que la 
démesure de l’éternité. Dans cette vastitude lunaire librement parcourue de bise en février ou 
de vent en ouragan de sable, rugissant d’une fureur dont on ne sait la raison, l’arbre demeure 
en patience témoin superbe et pathétique d’un temps révolu.
En m’approchant de la colline où il se tient en vigile de silence, il grandit à mes yeux. Il 
s’anime à mes oreilles et la main qui en caresse le tronc me dit sa puissance. Des battements 
sourds se font entendre. Je ne sais d’abord leur provenance, ils sont de mon propre cœur. Car 
ici la rareté de la vie donne à la vie sa vraie mesure. Et en contemplant cet être magnifique 
drapé des secrets d’une longue histoire qu’il est seul à pouvoir conter, j’imagine ses 
innombrables compagnons que la terre nourrissait pour en être mieux nourrie. Et dans cette 
réciprocité vitale s’exprimait toute l’intelligence de la vie car l’arbre n’est pas seulement 
racine, tronc, branche et feuillage, il est un pont vertical unissant les forces telluriques à celles 
du cosmos. Il est prière incessante adressée à l’univers pour attirer tous les bienfaits de la vie 
sur la terre et les humains et sur toute créature de la création.
Tuer les arbres hors des nécessités d’une vie simple, c’est commettre un grave préjudice à la 
vie. C’est un délit passible des plus grandes tristesses. Les arbres disparus, il ne restera plus 
que vide et solitude et désert jusque dans les cœurs. 



Ce blog n'est pas très vivant et Suzy s'en excuse ! Cependant, elle tente de trouver des belles choses à vous faire partager ...

1 commentaire:

temps a dit…

Les arbres sont comme les hommes, leur durée de vie augmente quand il ne croisent pas des puissants.
Cordialement